Dans le noir la fenêtre créée des ombres, la caverne, Platon, nous sommes constamment aux prises avec les ombres du monde tel qu’il se déroule hors de notre prise quand nous essayons d’accrocher quelques bribes pour comprendre. Fugace, une silhouette…
Ainsi des flots extraits l’homme réitère sans conscience ce qui fit nos débuts sur la terre émergée. Un pied devant l’autre, délaissant la gravité atténuée par les calculs d’Archimède, la résistance particulière du poids du liquide sur les cuisses quand…
Regarder par la vitre de la voiture, à travers, laisser le temps filer, le paysage s’y perdre, se diluer dans une rêverie ou une autre, une pensée subtile ou stupide, laisser le temps s’étirer, les paysages s’étirer sur nos rétines…
Laisser filer son regard sous la couche de nuages, lui apprendre à s’étirer vers l’horizon et ne plus le laisser se contenter de buter dans des miroirs fidèlement obséquieux, comprendre qu’entre soi et l’horizon le temps a de l’épaisseur.
Lorsque le soleil de décembre remonte les ramblas de Barcelone à rebrousse-poil il créé des navires d’ombres qui oscillent sur le sol mieux que des esquifs posés sur le dos de la houle.
Moment d’été, des millions de moments ainsi dépensés sur la surface du globe, vacance de charges, vacances, les corps se gorgent là de la chaleur des murs épais de la forteresse de Salses écrasée de soleil.
Quand l’été s’offre une pause, le bout du monde se dilue bien avant les vagues.