Le rivage de mes rêves
Qui d’autre que moi sait mieux emmêler tes cheveux ?
J’y glisse un grand désordre tout amoureux
pour que tu puisses tout à l’heure brosse en main mille fois me maudire,
je sais alors que tu penses à mes caresses en défaisant chacun des petits nœuds.
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Ce grand livre de la luxure, tournons-en ensemble les pages
jusqu’à ce que nous chavirions, oubliant nos âges,
au bord du lit comme un tas d’algues tendrement emmêlées
qui laisse au hasard le soin de l’échouer sur le rivage
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Nous avons cru que le monde un jour serait libre des fous
Erreur. Nous étions de la Shoah et du Rwanda sous le coup
ils sont encore là parmi nous tapis dans l’ombre attendant leur moment
ils continuent de courir à la surface de la terre comme une armée de poux
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Démissionner de soi-même, ranger au placard ses meilleurs espoirs
pour composer ensuite avec le temps qui passe jusqu’au soir
d’une vie passée à courir à côté de soi pour se sentir vivre et exister
et ne rester au final que dans le caniveau pour y choir.
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J’ai serré la main de Christophe Colomb dans un rêve à Grenade
et baisé les pieds d’Isabelle. Et toi Boabdil ? Tu es resté en rade
aux confins de la grande histoire, tu es le sultan de la fin du monde
et pourtant dans mes rêves tu te crois à la parade.